[Fragment quatorze]

Le temps ne se perd pas plus qu'il ne se gagne. Le temps ne passe pas. C’est nous qui passons.

Elle se sera oubliée sur ce canapé avec dans l'orbite le reflet bleu d'un écran bloqué sur un "bienvenue" alors qu’elle était déjà ailleurs. Elle devait être belle à voir avec l'accoudoir dans la nuque qui fait qu'aujourd'hui elle ressemble à tout sauf à un corps vertical. Elle a pris un bain avec dans le fond une pensée qui lui faisait réaliser à regret, qu’elle effaçait la bonne odeur de la veille, sa bonne odeur à lui.

Puis elle a pris un courage qu’elle n’a jamais vraiment eu pour se rendre auprès de celui qui lui a donné la vie, celui qui de 1942 à 1979 a respiré ce monde. Ce monde qui depuis est bien loin de son monde à elle. Elle n’offrira pas la fleur qui sent la mort, cette fleur qui envahie toutes ces allées où elle se perd parce qu’elle n’y vient jamais… Parce que ça ne sert à rien, parce que les morts n’entendent pas plus qu'ils ne voient et parce que petite, les on lui on tellement dit qu’il regarderait cette future femme avancer, qu’il l’écouterait d’un soi-disant “là-haut” qu’elle n’y a jamais cru. Elle a posé cinq roses rouges sur cette tombe, elle lui a juste chuchoté une pensée, elle est repartie les yeux embrumés d'une tonne de souvenirs croisant d’autres vivants leur croix si lourde pendu au cou. Elle a roulé dans ce brouillard épais, a refait le même chemin qu’il y a 27 ans, elle n’a rien retrouvé intact de ce temps-là. Elle a ouvert son téléphone, a lu le message musical de ses deux êtres auxquels elle a donné une vie en pensant égoïstement qu’elles ne vivent jamais certains passages de cette femme semble toute banale, qui aujourd’hui à 36 ans, qui se moque des bons anniversaires parce qu’elle a toujours pensé que ceci n’était finalement que détail dans une vie tellement hasardeuse où demain peut-être, elle pourrait ne plus être.

Elle repart se coucher, pensant à ce tête à tête qu’elle n’aura pas eu dans ce restaurant où elle ne sera pas allée avec celui qui est déjà aussi loin qu’elle est dans ses rêves de futures revoyures, celui qui en peu de temps, la rend complètement elle.

A Eux, qui me liront peut-être, ou jamais.

Comments

[Elle]

De rien, Katar. Puis, si ça t'a fait "du bien" ne serait-ce qu'à la lecture de ce post, ma foi...
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Oui, maintenant je "sais" ça, JiO. Enfin sans pour autant savoir en faire une dissertation. Ouf...
J'savais pas pour le chat. Enfin, j'savais pas tout ça, admettons... A vue de nez... Jusqu'à vendredi 27, voire samedi 28 octobre.

J'aurais bien une question pour une drogue dure, mais... D'accord, on me dit de ne pas la poser en public.

J'ai enlevé les chaussettes c'coup-ci. :oP

[JiO]

Ah et puis alors la nouvelle (ancienne) photo, quel pied !

(Rhâââââââ Lovely !)

[JiO]

Tu sais que le temps est une donnée qui n'existe pas dans la physique quantique ?

Eh oui et puis alors donc ben alors et puis et bla bla et blablabla et puis aussi bla et bla blabla et donc le chat ben il est mort mais non en fait car d'ailleurs... blablabla bla blabla...

(Pour des stages de désaccoutumance en ligne aux drogues dures demandez notre brochure gratuite).


(Et j'ai commenté que la 1ère ligne !)

[katar]

Merci d'avoir écrit ce que je ressens.