[Fragment quarante et un]

Je suis écrasée par la chaleur étouffante de cette salle pleine de ces personnes qui pensent et parlent "bien". J’ai les mains qui tremblent. Je me demande si c'est vraiment le chauffage ou les gens qui me font mourir de chaud avec leur bouche pleine de mots à grande dimension. J'aurais voulu m'allonger sur les carreaux froids. Je décline poliment l'invitation pour boire un dernier coup. Le seul. Je décline poliment la proposition pour me raccompagner au parking par un intéressé au parapluie. Je joue l'équilibriste sur ce trottoir, pour finir un pied dans la rigole, je rigole, toute cette pluie fine me traverse les vêtements, je suis trempée, je suis bien, là, je respire... Faudrait que je me fasse violence pour rester juste un peu parmi "des grands".

[Parce que pas assez]

Comments

[Elle]

Joli compliment. (que je prends comme tel)

[marynin]

c'est joli, de marcher sous la pluie, encore plus en jouant les funambules! (j'aime ici, ça donne l'impression de lire un cahier de notes tombé d'une poche, avec tous les parfums, toutes les musiques, dedans, quelque chose qu'on touche, vraiment)